Réponses à 9 questions contestant l’élection de Dieu

La doctrine d’élection au salut soulève toujours des questions et des interrogations dans le monde chrétien. Voici les réponses à neuf objections ou questions contestant la doctrine de l’élection inconditionnelle.

1. Dans la Bible, l’élection fait-elle référence à l’élection par Dieu d’individus pour le salut ou à autre chose?  

Premièrement, certains pourraient se demander: «Des passages qui parlent du choix de Dieu pourraient-ils se référer à l’élection de nations ou de groupes et non d’individus?»

Réponse: Les   Écritures affirment clairement que la souveraineté de Dieu s’étend non seulement aux groupes de personnes, mais aussi aux individus (voir Prov 16: 9; Psaume 139: 16; Matt 10:30).   Paul dit dans Éphésiens 1: 4 «Il nous a choisis». Il écrivait à un groupe spécifique (les saints d’Ephèse en 1: 1), pas à un public générique ou hypothétique. Nous ne devons pas non plus oublier que les groupes de personnes et les nations sont composés des individus. Il semble étrange que certains évangéliques qui défendent l’importance de l’évangélisation personnelle ou «de gagner des âmes» font appel à cet argument, évitant l’interprétation la plus naturelle des textes cités ci-dessus.   Dieu choisit des individus pour le salut!

Deuxièmement, certains pourraient demander: «Ces passages pourraient-ils faire référence à l’élection (le choix) de Christ par Dieu?»

Réponse:   Bien qu’il soit clair que Christ, en tant que deuxième personne de la divinité, est désigné dans le conseil secret de Dieu pour accomplir l’œuvre d’incarnation et de rédemption selon l’alliance de rédemption, dans les Écritures saintes, le langage de l’élection est appliqué à plusieurs reprises et spécifiquement pour les gens qui doivent être sauvés.

Troisièmement, certains pourraient demander: «Ces passages pourraient-ils faire référence à l’élection par Dieu des croyants à la sanctification et non au salut?»    À cet égard, un appel particulier est souvent fait à Romains 8:29, qui parle de croyants «prédestinés à se conformer à l’image de son Fils».

Réponse:   Il est entendu que la sanctification complète (glorification) est la dernière étape du salut.   Tous ceux qui sont sauvés atteignent finalement un état de sanctification parfaite soit à leur mort, soit à la venue du Seigneur lors de la dernière la résurrection.   Dans des endroits comme Romains 8: 29-30, Paul aborde tout le processus du salut.   Le processus de sanctification, cependant, ne se poursuit que lorsque l’on est sauvé.   Ainsi, la question de l’élection à la sanctification pour le croyant ne peut être utilisée pour contourner le point de départ nécessaire dans tout le processus de salut, qui est l’élection.  

2.      L’élection signifie-t-elle que le choix de Dieu pour ceux qui seront sauvés est simplement aléatoire?

Certains critiques ont faussement décrit les doctrines de la grâce comme une version du jeu pour enfants:   «Canard, canard, oie!» avec le Dieu du calvinisme qui en fait « élu, élu, reprouvé! »   Les Écritures saintes affirment cependant que les choix de Dieu ne sont jamais arbitraires.   L’élection de Dieu se fait selon ses propres buts et conseils mystérieux.   En effet, ceux-ci nous sont souvent cachés, mais toutes ses décisions tendent vers la fin de la gloire ultime de Dieu.  

 Le Seigneur a parlé à travers le prophète Esaïe, disant: «Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et vos voies ne sont pas les voies |que j’ai prescrites », déclare l’Eternel ; « autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant les voies que je vous ai prescrites sont élevées au-dessus de vos voies, et autant mes pensées sont élevées loin au-dessus des vôtres. »(Is 55: 8-9).  Le roi païen Nabuchodonosor, après avoir été humilié par Dieu, a également affirmé: «Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant: il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise: Que fais-tu?»(Daniel 4:35).

3.      Serait-il possible que Dieu connaît d’avance ceux qui choisiront librement Christ et les élit ensuite?

Tout d’abord, notez que Romains 9:11 précise que l’élection de Jacob et d’Esaü n’était pas en fonction de leurs actions futures.   Romains 8:29 («ceux qu’il a connu d’avance, il les a aussi prédestinés…») est souvent utilisé par ceux qui suggèrent l’explication de l’élection par la «prescience».   Réponse, il faut souligner que la «prescience» ne se réfère pas  à la prise de conscience d’événements factuels futurs, mais aux relations.   La Bible parle souvent d’un homme «connaissant» une femme (par exemple Gen 4: 1:   «Maintenant Adam connaissait Eve sa femme….).   Cela ne signifie pas qu’il possède des informations factuelles sur ses actions, mais qu’il a une relation intime avec elle.   C’est cette compréhension de la «connaissance» qui devrait guider l’interprétation de Romains 8:29.

Enfin, «l’explication de la prescience» ne résout pas vraiment le problème de la responsabilité divine.   Si Dieu connaît d’avance que certains croiront en Christ tandis que d’autres rejetteront Christ, pourquoi ne change-t-il pas les circonstances de sorte que ceux qui le rejettent répondent par la foi au Christ?   La responsabilité du salut incombe fermement à Dieu seul.

4.      Qu’en est-il de ceux qui ne sont pas sauvés?

Il y a au moins deux points de vue sur cette question.

La première position  soutient que Dieu élit activement les personnes à la fois pour le salut et la damnation (cf. Jean 12: 37-40; Romains 9: 22-23; 2 Tim 2:20; 1 Pierre 2: 7-8; Jude 1: 4).   Dieu élit (choisit) à la fois les sauvés et les réprouvés.   C’est ce qu’on appelle la double prédestination.

La deuxième position soutient que Dieu est actif dans l’élection des sauvés, mais passif en permettant aux incrédules de persister dans leur état de pécheur (voir Rom 1:24; Eph 4: 17-19).   Ceux qui rejettent Christ ne sont pas activement condamnés par Dieu, mais ils sont abandonnés dans leur péché qu’ils ont eux-mêmes choisi.   

Ce point de vue se reflète généralement dans les grandes confessions de l’époque de la Réforme et dans leurs successeurs.   La deuxième confession baptiste de Londres (1689), par exemple, déclare que certains sont prédestinés à la vie éternelle, à la louange de sa grâce glorieuse tandis que «d’autres sont laissés dans leur péché à leur juste condamnation à la louange de sa glorieuse justice. »

Il est également certain que Dieu est glorifié à la fois par les reprouvés et les élus.   Ceux qui ne sont pas sauvés sont les bons objets de la colère de Dieu et glorifient la justice de Dieu pour l’éternité.  Cependant, les élus glorifient à la fois la justice de Dieu, car leurs péchés sont  tombés, et sa miséricorde  en les sauvant sans aucun mérite. 

5.   Cette doctrine est-elle injuste?

Ceux qui soulèvent cette question le font généralement sur la base de deux fausses hypothèses.   D’une part, ils supposent qu’il y a des gens qui veulent être sauvés qui ne le sont pas, simplement parce que Dieu ne les a pas choisis.   Ce point de vue ne prend pas au sérieux les dommages que le péché a causés à la vie spirituelle de l’humanité.   Aucun pécheur ne veut être sauvé à moins que Dieu ne change d’abord son cœur.   Paul note qu’en dehors de la grâce de Dieu, «il n’y a personne qui cherche Dieu» (Romains 3:11).

D’un autre côté, certains suggèrent que la doctrine de l’élection signifie qu’il y a des gens qui ne veulent pas être sauvés, qui sont sauvés.   Encore une fois, une telle personne hypothétique n’existe pas.   Personne n’est poussé par force d’entrer dans le royaume.   Une fois qu’un pécheur est né de nouveau, il a volontiers cru en  Christ et le  suit.

L’apôtre Paul a anticipé l’accusation d’injustice dans Romains 9:14:   «Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l’injustice? Loin de là »   Paul rappelle à ses lecteurs que Dieu est souverain, ayant pitié et compassion pour qui il veut (voir Rom 9:15).   De même, dans Romains 9:19, Paul anticipe les objections de certains: «Tu me diras: Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ?»   Paul réduit au silence ces objections avec ces mots lourds:   «O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé: Pourquoi m’as-tu fait ainsi? » (Rom9 : 20).  

Le problème avec l’argument est qu’il place une vision humaine de la justice au-dessus de la révélation de la souveraineté de Dieu.   Les Écritures affirment la divinité de Dieu.   Tout ce que Dieu choisit de faire est par définition la norme même de tout ce qui est bon, juste et vrai.   Une fois de plus, regardez les paroles de Nabuchodonosor:   «Il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise: Que fais-tu? » (Dan 4:35).  

6.      Qu’en est-il de la responsabilité humaine?

La doctrine de l’élection n’est pas incompatible avec la responsabilité humaine.   La deuxième confession baptiste de Londres note que Dieu décrète «Dans tout ce qui arrive; cependant,   Dieu n’est ni l’auteur du péché. Non plus, il ne communie pas avec le péché.  Il ne livre les créatures à la violence…. »  Ceux qui ne sont pas sauvés sont entièrement responsables de leur propre fin.   Les méchants paient la peine  pour leur péché.  Dans l’enfer,  Personne ne protestera que Dieu l’a traité injustement.   Le pécheur est responsable de son propre péché et du rejet du Christ.

D’un autre côté, ceux qui Dieu choisit de sauver voient leur volonté pécheresse changée.   Ceux qui sont sauvés doivent se repentir et croire au Seigneur Jésus-Christ.   Sans repentance et foi, ils ne seront pas sauvés.   Ils répondent avec foi au Christ sachant que Dieu seul mérite toutes les louanges pour leur salut.

7.      Dieu ne pourrait-il pas intentionnellement limiter sa volonté et ensuite choisir des hommes pour le salut par leur libre volonté?

Premièrement, c’est essentiellement un argument philosophique plutôt qu’un argument biblique.   Où lisons-nous dans les Écritures l’autolimitation de Dieu en ce qui concerne le salut?   Où trouve-t-on dans la Bible cette théorie?

Deuxièmement, ce point de vue se trompe encore une fois dans sa vision trop optimiste de la libre volonté.   Cela suppose que l’homme pécheur et non régénéré cherche à connaître, à faire confiance et à adorer le Dieu de la Bible.   L’Écriture souligne qu’aucun homme, dans sa condition de péché, ne choisira librement de plier le genou devant le Dieu de la Bible et  Christ.   Comme le dit un proverbe dans 1 Samuel 24:13, «des méchants vient la méchanceté».

8.      Cette doctrine crée-t-elle de l’orgueil chez ceux qui croient être parmi les élus?

C’est certainement possible.   L’orgueil est un péché éternel et fondamental chez tous les hommes.   La doctrine de l’élection bien comprise, cependant, ne peut pas promouvoir  l’orgueil.   Le croyant qui affirme cette doctrine comprend qu’il n’a pas été sauvé à cause d’une œuvre quelconque, mais uniquement par la grâce de Dieu.   Il n’était pas plus intelligent, plus spirituel ou plus juste que les autres.   Il était simplement bénéficiaire  de la compassion du Christ sans aucun mérite.   Une bonne compréhension de cette doctrine chasse l’orgueil et développe l’humilité dans le cœur du chrétien.

9.      Cette doctrine émoussera-t-elle notre zèle pour l’évangélisation?

La Bible  enseigne que Dieu n’ordonne pas seulement les bénéficiaires du salut par élection, mais il ordonne également les moyens de leur salut.   Dans Romains 10: 14-15, Paul a donné cette charge de prêcher l’Évangile: «  Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés? Selon qu’il est écrit: Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles! »


L’apôtre ajoute ensuite:   «Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ» (Rom 10, 17).   L’évangile doit être prêché à tous ceux qui sont choisis pour le salut, afin qu’ils puissent entendre et croire en Christ.   L’arrangement et la coordination du salut sont entre les mains de Dieu.   Nous ne savons pas qui accepteront l’évangile.   Nous ne choisissons pas qui seront sauvés.   Nous découvrons les élus en regardant ceux qui ont répondu avec foi à la prédication de l’Évangile.

Dans la Grande Commission (Matthieu 28: 19-20), Christ a ordonné à ses disciples d’aller faire de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Dieu trinitaire et leur enseignant à obéir à tous les commandements du Seigneur. La doctrine de l’élection, au lieu  d’éteindre le zèle pour l’évangélisation, nous donne une grande confiance et une grande audace que nous réussirons dans cette mission.

Si nous prêchons Christ, Dieu attirera à lui tous les hommes (jean 12 :32)

 Les plus grands missionnaires interculturels du monde évangélique ont été ceux qui se sont tenus à ces doctrines, à commencer par William Carey, le père du mouvement missionnaire moderne.

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